« Au milieu de l’abondance, nous ressemblons à des morts ».
(Ésaïe 59.10)
L‘abondance n’assure pas la vie, elle la trompe et le plus souvent la pervertit au point de la détruire. Elle réduit à la plus tragique des vanités l’existence de ceux qui ne comptent que sur elle. Grâce aux découvertes modernes, cette vieille vérité crève aujourd’hui les yeux de ceux qui savent encore voir. Les grandes voies de communication, les machines rapides, les nouvelles quasi instantanées, nous montrent que le monde est malade partout. Il l’a toujours été sans doute, mais notre science, qui a tant fait pour notre abondance, a fait plus encore pour la révélation de notre immense misère.
La terre est exploitée partout, avidement ; les richesses s’entassent… et la vie est plus difficile que jamais. Les pauvres sentent plus durement leurs privations et les riches voient pourrir ces biens entassés : l’abondance nous a paralysés, nous ressemblons à des morts.
Nous sommes inertes sur le chemin de notre destinée, comme ceux qui sont étendus sur leur lit funèbre et qui ne savent plus rien des affaires des hommes. Nous leur ressemblons parce que nous non plus nous ne savons pas notre affaire, celle pour laquelle Dieu nous a donné la vie.
Notre âme déroutée a replié son aile. Comment reconnaîtrait-elle son chemin dans cette course à l’argent où l’homme est entraîné par son mauvais cœur ? Les unes après les autres, les saintes aspirations ont été refoulées, écrasées à tel point que l’œil intérieur est devenu ténèbres.
Il est temps d’apprendre à vivre en hommes et non pas en vampires. Sans le péché qui nous tient ou qui nous guette, l’argent n’aurait pas tant de prix. Or le péché produit la mort. On voit bien pourquoi le prophète a pu dire : « Au milieu de l’abondance, nous ressemblons à des morts » (Ésaïe 59.10) !
Seigneur, aie pitié de nous ! Convertis-nous ! Là où le péché abonde avec ses suites mortelles, fais que ta grâce surabonde et nous pardonne et nous régénère, afin que nous cherchions la justice et que nous goûtions la paix et la joie ! Ramène-nous à tes biens, à l’abondance que tu bénis et qui nous donne la vie éternelle. Amen.
INCONNU