Chrétiens qui lisez ces lignes, c’est l’heure de nous réveiller du sommeil, de sonner fort de la trompette. Nous avons été laissés ici-bas pour être les témoins du Christ, et non les fossoyeurs du christianisme. Notre Seigneur nous appelle à remonter le courant du siècle, revêtus de la cuirasse de la Foi, portant bien haut le flambeau de l’Espérance et la bannière de l’Amour.
La FOI, l’ESPÉRANCE et l’AMOUR, sont l’essence du christianisme, les trois vertus chrétiennes par excellence. Elles résument et forment les éléments essentiels de la vie du croyant. Elles sont la devise et les dispositions du vrai disciple de Jésus Christ, dont la religion n’est pas seulement le christianisme, mais dont Christ est la vie.
Ainsi, c’est à ces trois indices sûrs que l’on reconnaît, au sein de la profession chrétienne et des multiples divisions qui déchirent l’Église, ceux qui sont sur le chemin du salut, ceux qui invoquent le Nom du Seigneur d’un cœur pur et avec lesquels nous sommes appelés à marcher (2Timothée 2.22).
Ils sont manifestes :
- Par leur Amour pour Dieu, qui ne peut s’exprimer dans le monde visible que par une obéissance joyeuse à Ses commandements et par une charité active pour leur prochain, l’homme, ami ou ennemi.
- Par une Espérance vivante, qui illumine leur vie au sein même de la tribulation, étant une source intérieure de joie et de paix intarissable et indépendante des circonstances dans lesquelles ils se trouvent.
- Par une Foi opérante, basée sur une confiance totale dans les promesses divines, et qui produit des œuvres à la gloire de Dieu.
C’est toujours à ce triple caractère que l’apôtre Paul reconnaît dans ses épîtres les vrais enfants de Dieu (Voir Éphésiens 1.15-18 ; Colossiens 1.3-5 ; 1 Thessaloniciens 1.3 ; Tite 1.2-13 ; Hébreux 6.10-12). Qu’en est-il de chacun de nous ? Arrêtons-nous un instant ! Il en vaut la peine. Laissons-nous sonder par la lumière de Dieu qui nous connaît et adressons-Lui cette prière du fond de nos cœurs, « Sonde-moi ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » (Psaume 139.23-24).
La plus grande de ces choses, celle qui doit donc nous caractériser avant tout, celle sans laquelle nous ne sommes rien, c’est l’Amour, non seulement parce qu’il subsistera dans le ciel lorsque la Foi sera changée en vue et l’Espérance en réalité, mais encore parce que l’Amour est l’âme, la vie même de la Foi et de l’Espérance.
Que la lecture des lignes qui suivent atteigne les cœurs. Que le Saint-Esprit réveille les tièdes et donne la vie aux morts. Qu’une armée de jeunes croyants se lève pour combattre pour la seule Cause juste et véritable. Alors, du sein même de leur orgueil ou de leur désespoir, les hommes pourront voir que le christianisme n’est pas un idéal périmé, une religion usée et dépassée, le vernis superficiel des lâches et des hypocrites, mais une vie puissante qui s’accomplit dans la faiblesse humaine, faisant des croyants la lumière du monde et le sel de la terre (Matthieu 5.13-14). « Et toi fils d’homme, je t’ai établi sentinelle. . . et tu entendras la Parole de ma bouche, et les avertiras de ma part » (Ézéchiel 33.7) . . .
Gaston RACINE
Leysin, mars 1944